Lobaye : Les bénéficiaires du Fonds au profit des victimes formés en gestion et suivi des AGR par l’ONG CIAF/Centrafrique.

7 Novembre 2021

La ville de Mongoumba, située à environ 127 km au sud Bangui, la capitale , a servi de cadre le 3 novembre 2021, au lancement officiel de la formation sur la gestion et suivi des Activités Génératrices de Revenus (AGR) destinée aux bénéficiaires du projet d’assistance aux victimes ayant subi les préjudices découlant de la commission des crimes qui relèvent de la compétence de la Cour Pénale Internationale (CPI) dans la préfecture de la Lobaye . Elle est assurée par des experts de l’ONG Nationale CIAF/Centrafrique (Comité Interafricain sur les Pratiques Traditionnelles ayant effet sur la santé des Femmes et des Enfants)

La formation lancée le 3 novembre à Mongoumba se poursuivra jusqu'au 24 novembre 2021 dans les autres localités de mise œuvre du projet notamment à Batalimo, Zinga, Mbata, Pissa, Mbaïki, et Kapou.

52 bénéficiaires ont pris part à la formation organisée à Mongoumba. A l’entame de la formation, le chargé de programme de CIAF-Centrafrique, Cyrille Andjikala, a présenté les objectifs de la formation en AGR qui font partie du troisième volet de la mise en œuvre du projet notamment le soutien matériel en vue d’autonomisation des victimes. Pour sa part, le président de la délégation spéciale de la ville de Mongoumba, a rassuré ses hôtes de la disponibilité de la commune à accompagner l’ONG dans le suivi et facilitera l’évaluation sur le terrain des acquis de la formation par les bénéficiaires.

La formation en gestion des AGR, a été dispensée durant deux jours par Léonce Patrick Nbangayo, Expert en Ingénierie de formation en Entrepreneuriat et éducation financière. Plusieurs modules sur l’éducation financière ont été enseignés aux bénéficiaires. « Notre objectif est de permettre aux participants d’avoir des connaissances, outils et techniques, pouvant leur permettre d’assurer le suivi des AGR à leur profit », a expliqué le formateur.

Pour la journée du 3 novembre 2021, la première thématique a porté sur la notion d’une activité économique avec les deux principales catégories axées sur les produits alimentaires et les produits non alimentaires.

Le formateur s’est également appesanti sur l’étude de marché et la segmentation marketing, en présentant les quatre « P »: Produit, Promotion, Prix et Place. Ces quatre P constituent globalement des stratégies. C’est des points saignant sur lesquels les bénéficiaires doivent fonder leurs stratégies pour pouvoir affronter le marché. Il a aussi présenté les différentes catégories de l’épargne :

L’épargne traditionnelle ;
L’épargne semi-moderne ;
L’épargne moderne.

Au deuxième jour, la thématique abordée a porté sur l’approche F.F.O.M (Force Faiblesse, Opportunité et Menace). Cette présentation a suscité des débats à la suite des travaux de groupes présentés par les bénéficiaires.

S’agissant du module sur les outils de gestion, le formateur a abordé successivement la problématique de la budgétisation, la cohérence, l’emploi, l’établissement des factures et reçu, ainsi que la notion des comptes d’exploitations prévisionnels. Il a terminé son intervention sur la thématique du capital : comment gérer et entretenir le capital notamment l’éducation financière.

Léonce Patrick Nbangayo, est satisfait des acquis de la formation exprimés par les bénéficiaires :"Je suis impressionné de l’assiduité et surtout de la perception des thématiques par les participants. Ils ont été participatifs durant toute la formation. Cela a été remarquable du début à la fin".

Philémon, l’un des bénéficiaires est content de la tenue effective de la formation et des appuis apportés par les experts de CIAF-Centrafrique. : «Je suis très heureux en ce sens que, nous avons pu acquérir des connaissances qu’il fallait. Nous sommes dans un Etat où l’homme est appelé à apprendre. Nous remercions CIAF/Centrafrique pour tout ce qu’il est entrain de déployer pour notre localité. C’est depuis 18 ans que nous attendons ce réconfort, on croyait que tout était fini pour les victimes mais CIAF/Centrafrique est venu nous redonner espoir ».

Les attentes des bénéficiaires sont nombreuses : « Nous espérons relancer nos activités économiques, car nous avons souffert pendant 18 ans maintenant CIAF nous donne l’espoir de reprendre vie. Nous demandons à CIAF de poursuivre cet élan, car c’est presque toute la population de Mongoumba qui a été touchée par les crises à répétition dans notre pays », a t'il suggéré.

Le Fonds au profit des victimes a été initialement conçu comme un organisme indépendant, pour fournir aux victimes les réparations ordonnées par la Cour pénale internationale à la suite d’un procès. Le Fonds est établi par l’article 79.1 du Statut de ROME à la règle 98 du Règlement de procédure et de preuve et la résolution 6 de l’Assemblée des États parties du 9 septembre 2002. Le mandat d’assistance du Fonds propose une initiative unique en République centrafricaine, qui s’appuie sur une démarche holistique et centrée sur les victimes, dont les maîtres mots sont reconnaissance, guérison et résilience.

Le programme d’assistance offre un ensemble concerté de soins médicaux et psychologiques ainsi qu’un soutien matériel sous forme de cours, de formations professionnelles et d’activités génératrices de revenus. L’une des priorités de ce programme est de soutenir les victimes vulnérables et marginalisées ayant survécu à des crimes sexuels et sexistes.

Le programme d’assistance du Fonds en RCA est mis en œuvre dans les préfectures de la Kemo, Ouham-Pendé, Ouham, l’Ombella-M’poko et la Lobaye. Les partenaires d’exécution du Fonds en RCA sont : la Fondation Mukwege, Médecins d’Afrique, Dan Church Aid (DCA), l’Association des Femmes Juristes de Centrafrique (AFJC) et le Comité Inter‑africain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CIAF/Centrafrique).

Le lancement officiel de l’atelier de formation le 3 novembre 2021 à Mongoumba a été présidé par le sous-préfet par intérim, Camille Ngassa, en présence du président de la délégation spéciale de la ville de Mongoumba, Justin Atela et du Chargé de Programme de CIAF-Centrafrique, Cyrille Andjikala

Steven