CENTRAFRIQUE - ENERCA : DE L’ANALOGIQUE AU NUMERIQUE

Les conditions de travail à l'Energie Centrafricaine (ENERCA) changent à l'ère du numérique. Cette révolution numérique fait partie des nombreux projets menés par l'unique fournisseur d'électricité de la République Centrafricaine depuis 1960. La technologie de l'ENERCA évolue progressivement de l'analogique au numérique. Un changement majeur qui a engendré des dépenses de 300 milliards de francs CFA. Bertrand Arthur PIRI, ministre en charge du développement de l'énergie et des ressources hydrauliques, ainsi que Thierry Patient BENDJIMA, Directeur général de l'ENERCA, sont satisfaits de cette importante avancée technologique dans le domaine de l'énergie en République Centrafricaine, qui est conforme à la vision politique du Président de la République, Faustin Archange TOUADERA.

L’ENERCA a maintenant un centre de télé conduite SCADA. Une innovation technologique mise à jour grâce au projet d'accès à l'électricité d'urgence (PURACEL) financé par la Banque mondiale. L'ENERCA aura la possibilité de digitaliser une partie de son système d'exploitation, y compris le réseau de transport, grâce au centre de télé conduite SCADA. Bertrand Arthur PIRI a constaté la livraison de 35 transformateurs achetés par l'UGP de la Banque Mondiale pour le compte de l'ENERCA.
Le vendredi 1er mars 2024, Bertrand Arthur PIRI, le Ministre en charge du développement de l'énergie, a effectué une visite au centre en compagnie de Thierry Patient BENDJIMA, Directeur général de L'ENERCA, et Ernest BATTA, Directeur général de la Société centrafricaine de stockage de produits pétroliers (SOCASP).

La salle de télé conduite SCADA de l'ENERCA

Le ministre PIRI a exprimé sa satisfaction face aux travaux et a félicité toutes les équipes qui ont travaillé à la construction du centre de télé conduite SCADA Après Bangui. La délégation a visité la centrale hydroélectrique de Boali 2 afin de constater la fin des travaux d’installation de deux groupes (G1 et G2).

Fin des travaux de rénovation des G1 et G2 de Boali 2

La délégation, dirigée par le chef du département de l'énergie, a visité l'usine hydroélectrique pour vérifier que les travaux de rénovation des groupes 1 et 2 (G1 et G2) de Boali2 étaient entièrement terminés. Les travaux ont commencé le 7 novembre 2023 et ont été achevés par des techniciens chinois de Gezhouba Group Corporation (CGGC) et des techniciens de l'ENERCA. La Banque africaine de développement (BAD) et l'Agence française de développement (AFD) ont contribué financièrement à ces projets. Les turbines des groupes 1 et 2 qui ont été installées en 1976 ont été rénovées et les stators ont été remplacés.

En présence des journalistes qui avaient été invités pour faire la couverture médiatique de cette visite, le Ministre PIRI a tenu une conférence de presse pour annoncer officiellement la fin de ces travaux. Bertrand Arthur PIRI a profité de cette occasion pour remercier et encourager les courageux techniciens de l'ENERCA au nom du gouvernement pour leurs efforts qui ont permis de terminer avec succès ces travaux qui ont duré trois mois.
Le Ministre a également demandé à tous les techniciens de continuer à bien gérer et utiliser ces nouveaux équipements. Les Partenaires techniques et financiers qui ont continué d'aider l'Enerca dans la réalisation de ces projets ont été remerciés. En concluant, le Ministre PIRI a exprimé ses excuses à la population de Bangui et de ses alentours pour toutes les difficultés causées.

Contexte

Le gouvernement centrafricain a sollicité les partenaires techniques et financiers tels que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), l'Agence française de développement (AFD) et le Fonds saoudien de développement (FSD)… pour soutenir le projet de réhabilitation des infrastructures techniques de l'ENERCA, en particulier celles de l'usine hydro-électrique de Boali 2. Ces partenaires ont apporté leur soutien multiforme au développement du secteur de l’énergie. La double capacité de la centrale hydroélectrique de Boali 2 à 20 MW aura pour effet d'augmenter et de sécuriser les capacités de production électrique de Bangui et de ses environs.

Malgré les critiques, l'ENERCA est au-dessus de la mêlée : les impacts

L’objectif global est de contribuer à réduire les délestages et l’amélioration de  la couverture des besoins en énergie électrique.

La Centrale solaire de Sakaï

La Centrale photovoltaïque de Sakaï est désormais opérationnelle après trois ans de travaux. Le président Faustin Archange TOUADERA l'a inaugurée le 27 mars 2023. Elle est située dans la commune de Bimbo, à 10 kilomètres au sud de la capitale de Bangui, avec une puissance de 15 MW.
Suite à la rencontre entre le président chinois XI JINPING et son homologue Faustin Archange TOUADERA en marge du sommet Chine-Afrique à Pékin en septembre 2018, la Chine et la RCA ont conclu le projet de construction de la centrale solaire de Sakaï, qui a été concrétisé par la convention signée en 2020.

La première pierre a été posée le 17 janvier 2020. La mise en œuvre de cette, qui a une capacité de production de 15MW, vise à résoudre les problèmes d'électricité en République centrafricaine. La réduction des délestages est désormais possible grâce à cette première centrale.
En ouvrant cette Centrale, le président Faustin Archange Touadéra a exprimé sa gratitude au gouvernement chinois pour son soutien considérable au bien-être de la population centrafricaine. Le chef de l'État a déclaré que l'Energie est au cœur du développement et du moteur économique.
Il convient de souligner que cette installation de panneaux photovoltaïques à Sakaï apporte une contribution supplémentaire aux puissances déjà établies, telles que Boali 2 BIS (10W) et la centrale thermique de Bangui (10MW).

Lors de la pose de la première pierre, le Président Faustin Archange TOUADERA avait déclaré que la construction de cette usine photovoltaïque faisait partie des objectifs fixés lors de la COP 21 à Paris et faisait partie du programme de renforcement institutionnel du secteur de l'énergie, l'un des programmes prioritaires de la Politique Energétique centrafricaine.

Le 27 mars 2023, la centrale solaire de Sakaï vise à marquer un tournant dans le développement énergétique de la RCA, qui mène depuis quelques années un projet d'investissement pour renforcer les capacités de production électrique. Le projet d'investissement 2015-2030 a pour but de construire des installations hydroélectriques à Lobaye (75 MW), Dimoli (180 MW), Lancrenon (20 MW), Kotto (40 MW) et de réhabiliter la centrale hydroélectrique de Boali 2 (10 MW à 15 MW).

En juin 2022, la Banque mondiale avait approuvé un don de 138 millions de dollars (125 millions d'euros) pour le Projet d'Accès et de Renforcement du Secteur de l'Electricité (PARSE) via une subvention de l'Association internationale de développement (75 millions d'euros), une subvention du Fonds Vert Climat (27 millions d'euros) et un financement privé (23 millions d'euros). Selon Han Fraeters, ancien Représentant résident de la Banque mondiale en RCA, « Le PARSE favorisera la mise à disposition de systèmes solaires hors réseau pour les écoles, les hôpitaux, les centres administratifs ainsi que pour les utilisations du secteur agricole ».

La centrale solaire de Danzi

« Danzi n'est que le début de notre marche vers l’accès universel pour tous les Centrafricains à une énergie propre et de qualité pour favoriser la relance économique et contribuer au développement durable du pays », a déclaré le Président Faustin-Archange TOUADERA, à l’inauguration le 17 novembre 2023.

Le village Danzi abrite donc la deuxième centrale solaire qui a été lancée en République centrafricaine avec le soutien de la Banque mondiale, élargissant ainsi l'accès à l'énergie propre de 25 mégawatts.

Le nouveau parc solaire de 25 mégawatts avec stockage par batterie construit  dans le village de Danzi situé à 18 kilomètres au nord de de Bangui, sur la route de Boali devrait fournir de l'électricité à 250 000 habitants de Bangui et les villes périphériques, doublant pratiquement la capacité de production d’électricité du pays.

Inaugurée officiellement par le Président Faustin-Archange Touadéra en compagnie du Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre Ousmane Diagana, la centrale solaire de Danzi illustre la détermination du pays à réduire sa dépendance aux énergies fossiles et à utiliser davantage les énergies renouvelables moins couteuses pour avancer sur la voie d’un développement durable. 

Avec un taux d’électrification estimé à 35% dans la ville de Bangui, 8% dans les principales villes de provinces et seulement 2% dans les communes rurales, la République centrafricaine a investi dans le secteur de l’énergie comme moteur pour accroitre l’accès à l’électricité et favoriser une croissance durable.

Fruit d’un partenariat entre le gouvernement et la Banque mondiale, le parc solaire de Danzi a été financé par des subventions de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. Ce financement consolide ainsi les acquis du projet d’urgence de fourniture et d’accès à l’électricité (PURACEL) et du projet d'amélioration des services d'eau et d'électricité (PASEEL).

« L’énergie est une artère vitale de l'économie. Grâce à ce projet, les centres de santé, les établissements scolaires ainsi que les activités commerciales auront un accès plus large à l'électricité, ce qui favorisera la productivité et la création d'emplois », a souligné Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. 

La centrale permettra de remplacer plus de 90% d'énergie actuellement produite par le diesel, tout en rapportant plus de 4 millions de dollars par an à l’ENERCA. Elle contribuera également à une réduction nette des émissions de 670 674 tonnes de CO2. A cela s’ajoute un appui au développement du secteur de l’électricité à travers le projet d’accès et de renforcement du secteur de l’électricité (PARSE) qui permettra de soutenir l’électrification en dehors de la capitale Bangui avec des projets de mini-réseaux et la distribution de kits solaires pour les ménages, les instances publiques, et les commerces.

De son côté, le Gouvernement Centrafricain a contribué à l’atteinte des objectifs du projet au travers des mécanismes de facilitées sous formes de contreparties nationales (apport en industries, subventions, fonciers et autres). L'implication effective du Ministère du Développement de l'Energie et des Ressources Hydrauliques aux côtés de la Banque mondiale dans le cadre de la mise en œuvre du suivi des activités, a permis d'aboutir à ce résultat.

Il s'agit du premier investissement sur plusieurs projets visant à développer l'énergie propre dans le pays, y compris l'énergie solaire à grande échelle, les mini-réseaux et les solutions hors réseau à usage domestique, ainsi que les installations publiques.  D'ici à 2030, près de la moitié de la population centrafricaine devrait avoir accès à l'électricité, contre seulement 16% à ce jour.

Bien que le projet soit considérable, la Direction générale est déterminée à atteindre ses objectifs afin de répondre aux besoins de la population centrafricaine.

Arsène Jonathan MOSSEAVO