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Valérie Petitpierre, Cheffe de Délégation du CICR en Centrafrique ( crédit photo : LANOCA)

Centrafrique, 17 janvier 2020 -( LANOCA) 

Déclaration faite par la cheffe de Délégation du Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR), Valérie PetitPierre, au cours d’une conférence de presse donnée le 16 janvier 2020 à Bangui.

Le bilan des activités du CICR est positif en 2019 malgré la situation sécuritaire encore instable dans les zones où le CICR est opérationnel. « Nous avons bénéficié d’un meilleur accès sur le terrain malgré l’insécurité et les contraintes logistiques », a expliqué Valérie Petitpierre.
Plusieurs zones ont été sillonnées pour apporter assistance aux personnes qui sont dans le besoin notamment dans la partie du centre du pays à Batangafo, Kabo,Ouandago, Grevaï et Mbrès. Vers le Nord-Est à partir du bureau de Ndélé, des réponses d’urgences ont eu lieu à Birao et à Bambari toujours vers le centre, le CICIR s’est rendu à Alindao,Ippy, Bria, Grimari et Kouango. Le nouveau bureau de Bouar à l’Ouest ouvert en 2019 s’est rendu aussi sur le terrain précisément Gamboula, Dilapoko, Koui, Bohong et Markounda. Dans la capitale, Bangui, l’équipe du CICR s’est rendue régulièrement au PK5 dans le 3è arrondissement pour soutenir les activités de la Croix Rouge Centrafricaine (CRCA).

« Il ne faut pas se réjouir de ce bilan, parce que la situation sécuritaire reste critique et alarmante » a précisé la Cheffe de délégation du CICR. L’indignation de Valérie Petitpierre s’illustre par des évènements graves sur le plan humanitaire qui ont eu lieu en Mai 2019,à Bohong, Lemouna et Koundjili- au nord- qui ont causé des dizaines de morts et poussé des milliers de personne à se déplacer – les affrontements en septembre à Birao- au nord-est du pays- qui ont forcé la population à se réfugier sur des sites – la plupart de la population a tout perdu pendant les combats - cette la population continue de vivre dans la peur et ne veut pas revivre à nouveau cette violence .

« Un Accord de paix signé mais violé »

Le CICR apprécie à sa juste valeur l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) signé le 6 février 2019 à Bangui. Mais le CICR constate que malgré la signature de l’Accord, le niveau d’insécurité reste alarmant dans le pays. Pourtant l’APPR-RCA est censé redonné espoir d’une paix durable tant attendue. Qu’à cela ne tienne, le CICR a tout de même observé une réduction dans le nombre et la fréquence des confrontations armées entre les groupes armés surtout dans les mois qui sont suivi la signature de l’accord.

Le CICR persiste et signe en affirmant que des populations qui sont dans les zones sous contrôle des groupes armés restent confrontées à des violences : exactions, taxations, vols, braquages, viols, menaces, arrestations arbitraires, détention illégale, enlèvements, meurtres etc.
Le CICR exhorte les signataires de l’Accord aux respects de leurs engagements afin d’offrir une meilleur condition de vie aux communautés en détresse.

Par ailleurs, les faits et chiffres des activités du CICR en 2019 sont appréciables au-delà des contraintes de terrain. Plus de 54.000 personnes ont pu bénéficier de l’assistance alimentaire – 72.500 personnes ont reçu des semences agricoles – près de 290.000 personnes ont eu un meilleur accès à l’eau potable – 51.500 ont accédé a des soins de santé. 37 enfants non accompagnés ou des personnes vulnérables ont été réunifiés avec leurs familles, certain venus d’autres pays.

En 2020, la République Centrafricaine sera cette année la 14è plus grande opération du CICR dans le monde. En 2019, elle était la 15è. Ce n’est pas une bonne nouvelle. Ce classement est l’indicateur d’une situation humanitaire dramatique, qui se prolonge encore. Qu'à cela ne tienne , le CICR sera toujours proche des populations pour leur apporter assistance .

Pour conclure, la cheffe de délégation du CICR a tenu à préciser que l’aide humanitaire n’apportera pas la solution à la crise en Centrafrique. La solution sera politique. Le CICR appelle tous les acteurs à assumer leurs responsabilités, à faire preuve de volonté, et à respecter le droit international humanitaire, les droits de l’homme et les principes d’humanité.
Pour que la situation change, il faut que les violences cessent.

Arsène-Jonathan Mosseavo

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