Overblog Tous les blogs Top blogs Marketing & Réseaux Sociaux Tous les blogs Marketing & Réseaux Sociaux
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Publicité

La sécurité en Centrafrique reste fragile dans une partie du pays, principalement dans les régions nord, nord-ouest et sud-est.  Les citoyens centrafricains vivant dans ces régions sont soumis à une inquiétude permanente due aux attaques sporadiques des groupes armés.  Dans ce contexte, le gouvernement centrafricain, soutenu par ses partenaires internationaux, prend de nombreuses mesures pour faire face à toutes les menaces de ces groupes armés. Les résultats de ces mesures de protection des civils et des biens varient en fonction des circonstances sur le terrain. La libération de nombreuses villes qui étaient sous l'emprise des groupes armés est l'essentiel, avec l'aide des forces armées centrafricaines, soutenues par les forces alliées (paramilitaires russes et forces spéciales rwandaises).

En étant à Bangui, capitale de la République Centrafricaine, on a l'impression que la situation sécuritaire est stable, bien sûr. En fait, les populations ont du mal à dormir sur leurs deux oreilles en raison de l'insurrection parfois « inattendue » des groupes armés dans leurs villages, etc.
Le 12 mai 2024, un chantier minier des chinois situé au village carrefour a été attaqué par un groupe armé à environ 20 km de Yaloké. D'après une source qui a requis l’anonymat, il y a eu 5 civils tués, 12 blessés et trois personnes disparues.  

Le 5 mai 2024, dans le village Gazi Beya, situé à 60 km de Boganangone, une sous-préfecture de la Lobaye, 6 civils ont été tués, plusieurs maisons ont été incendiées et des biens ont été emportés par des groupes armés prétendument affiliés aux 3R. D'après des témoignages, l'attaque du village Gazi Béya en mai 2024 serait due au vol des bœufs. Un mois après, le 14 avril 2024, il y a également une attaque des suspects de l'UPC contre Bakouma, situé au sud-est est du pays, au village Kologbota, à 30 km de l'axe Bangassou. Il y a eu une dizaine de morts et deux blessés par balle, ainsi que plusieurs maisons incendiées, selon le bilan. La fragilité de la sécurité est mise en évidence par ces trois cas.

Les actions des FACA, la MINUSCA, et des forces alliées (russes et rwandaises)

Bien que les groupes armés aient fait état de violences dans une partie du territoire centrafricain, l'État-major des Armées réagit en utilisant les FACA sur le terrain pour neutraliser les agressions. Les résultats sur le terrain sont encourageants en raison de la professionnalisation des militaires loyalistes centrafricains soutenus par les forces alliées russes avec des moyens aériens de combat (hélicoptères, avions de chasse, etc.), étant donné les ressources logistiques limitées des FACA.

Les Casques bleus de la Mission des Nations-Unies en Centrafrique (MINUSCA) exécutent leurs missions sur le terrain en accord avec le nouveau mandat 2709 adopté le 15 novembre 2023 par le Conseil de sécurité des Nations unie. Le mandat de la MINUSCA met l'accent sur la protection des civils comme élément essentiel de son langage (Résolution 2709). Une incompréhension persiste quant à la « protection des civils ».

Lorsqu'il y a une attaque contre les populations civiles en Centrafrique, les Casques bleus doivent être présents à tout moment. Cette méconnaissance du rôle de la MINUSCA en matière de "protection des civils" contribue à susciter la désinformation et les discours haineux envers les Casques bleus. La communication stratégique et l'information publique de la division de communication stratégique de la MINUSCA continuent de sensibiliser sur cette question de la "protection civile", mais cela ne semble pas avoir le succès attendu chez la population centrafricaine.

Cependant, Valentine RUGWABIZA, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, rassure les populations civiles quant aux efforts de la MINUSCA, en particulier les Casques bleus et la police, qui s'engagent activement et humanitairement en faveur des populations civiles.

Synergie d'action dans le domaine de la sécurité en dépit de la désinformation et des messages haineux.

Il peut paraître exagéré de mentionner une collaboration d'action entre les différentes forces présentes sur le terrain (FACA-MINUSCA-PARAMILITAIRES RUSSES-FORCES SPÉCIALES RWANDAISES-POLICE – GENDARMERIE). Nous avons remarqué que chaque force est mise en œuvre en fonction de l'ordre qu'elle reçoit de sa hiérarchie. Il convient de saluer la bravoure des différentes forces qui ont réussi à repousser la double attaque des groupes armés le 13 janvier 2021 à la sortie nord de Bangui (PK12) et vers le PK 9 à la sortie sud de la capitale vers Bimbo. À cette occasion, la MINUSCA, la FACA, les forces russes et les forces spéciales du Rwanda étaient présentes sur le terrain à Bangui, Bimbo et leurs environs.

L'APPR-RCA : avantages et points faibles

Après avoir été signé le 6 février à Bangui par 14 groupes armés, l'Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA), qui était considéré comme le plus solide accord pour mettre fin aux conflits militaires et politiques en République Centrafricaine, est violé par la majorité des signataires qui ont rejoint la coalition des patriotiques pour le changement (CPC). Il y a peu de groupes armés qui sont restés fidèles à l'APPR-RCA et qui ont moins d'influence. Certaines personnalités « dissidentes » cherchent à revenir dans l'accord, comme Mahamat Alkatim qui avait quitté l'APPR-RCA pour rejoindre la CPC en décembre 2020.

Le 30 novembre 2023 à N'Djamena (Tchad), Mahamat Alkatim leader du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) a eu lieu un entretien le ministre en charge du DDR, Jean Willybiro Sacko, dont l’objectif est d’examiner les modalités de sa réintégration dans l’APPR-RCA.

Pour conclure, les questions de sécurité exigent une approche intégrée, qui prenne en compte à la fois les aspects régionaux et globaux, les dynamiques technologiques et militaires, mais aussi médiatiques et humaines, ou encore la dimension nouvelle acquise par le terrorisme ou la stabilisation post conflit.

Un entretien a eu lieu le 30 novembre 2023 à N'Djamena (Tchad) entre Mahamat Alkatim, chef du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et le ministre chargé du DDR, Jean Willybiro Sacko, afin d'étudier les conditions de sa réintégration dans l'APPR-RCA.

En somme, les problèmes de sécurité nécessitent une approche globale, qui tient compte à la fois des dimensions régionales et mondiales, des dynamiques technologiques et militaires, ainsi que des aspects médiatiques et humains, ainsi que de la nouvelle dimension apportée par le terrorisme ou la stabilisation après le conflit.

Le choix d'un adversaire est toujours le résultat d'une décision politique, qui entraîne généralement l'ouverture d'un conflit. En revanche, si l'ennemi est le fruit d'une décision politique, il est une exigence militaire pour les armées qui doivent l'analyser et le décrire à chaque niveau d'analyse, qu'il soit stratégique, opératif ou tractif.

D'après Ecclésiaste 3, « il y a un moment pour déchirer, un moment pour coudre, un moment pour se taire, un moment pour parler, un moment pour aimer, un moment pour haïr, un moment pour la guerre, un moment pour la paix ». Ce passage de la Bible résume les principales mesures à prendre pour rétablir la sécurité et la paix sur tout le territoire de la République Centrafricaine.

Arsène Jonathan MOSSEAVO

Photo d’illustration :  archives

 

 

 

 

 

Publicité
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :