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Les attaques meurtrières du 29 avril 2020 survenues au marché central de Ndélé et les environs sont difficiles à digérer au regard des pertes en vie humaine.

Plusieurs raisons sont évoquées quant à ce énième drame survenu à Ndélé. Cette fois-ci, ce sont des civils qui sont morts dans cette attaque surprise. Le coup est intervenu aux environs de 10 heures au grand marché de la ville. Les principales cibles étaient des commerçants « armés » bien identifiés par les assaillants. Peu importe leur ethnie car il s’agit là d’une atrocité de trop dont la connotation ethnique du conflit n’est pas nécessaire. Des êtres humains sont morts.
Selon certaines sources, l’attaque du 29 avril dernier est une vengeance d’un groupe des dissidents du FPRC – des goulas dit-on - qui ont quitté la ville pour s’installer à environ 7 km. Ont- ils eu des renforts ? La question reste poser. Vengeance contre les affrontements du 3 mars 2020.
En riposte, des éléments du FPRC sont restés au niveau du petit marché – proche de la mairie avec deux véhicules équipés de fusils mitrailleurs de 12,7 mm pour tirer sur tout ce qui bouge en direction du marché central sans distinction. Les civils étaient sous deux feux : l’un venant des éléments FPRC positionnés au petit marché et l’autre des dissidents du côté du marché central.

Le bilan est lourd : 26 morts dont 21 civils et plusieurs blessés, une cinquantaine.
Certains cadres du FPRC fidèles à Abdoulaye Issène et Nouredine Adam accusent le RPRC - PRCN voire le MLCJ d’être derrière cette attaque.

Le MLCJ dans un communiqué de presse publié le 30 avril 2020 ne se reconnait pas dans cette tragédie meurtrière et demande qu’une enquête nationale et internationale soit menée les responsabilités sur les affrontements meurtriers de Ndélé et que les auteurs et complices soient poursuivis et traduits en justice.
Le MLCJ conclu son communiqué de presse en ces termes : si le gouvernement laisse Abdoulaye Issène rentrer à Ndélé, le conflit perdurera et le chaos s’installera même si les forces de défense et de sécurité sont déployés sur place ».
Le collectif des ressortissants de Bamingui-Bangoran, par la voix de son coordonnateur, Rémy Djamouss, est sorti de son silence pour condamner ces tueries et demande aux belligérants d’enterrer la hache afin d’instaurer un climat de stabilité sécuritaire, de paix et du vivre-ensemble. Déclaration faite ce samedi 2 mai 2020 à Bangui au cours d’une rencontre avec des journalistes.

Le présumé conflit interethnique déclenché à Ndélé le 3 mars 2020 suite au décès d’un général du FPRC, d’ethnie goula, a causé plusieurs dégâts en vie humaine et matériels : Des maisons détruites, une partie du lycée incendié, la radio communautaire pillée. Des civils fuyant les violences sont réfugiés près de la MINUSCA vers l’aérodrome dans un camp de déplacés crée à cet effet.

Abdoulaye Issène, président du Comité National de Défense et de Sécurité du FPRC, a signé le 25 avril 2020 à Bangui un protocole pour restaurer l’autorité de l’Etat dans le Nord-est en général et à Ndélé à particulier. Cet acte est assorti par la décision du gouvernement de déployer des forces de défense et de sécurité à Ndélé (militaires, policiers et gendarmes) et de lancer le programme du DDR et l’opérationnalisation de l’Unité Spéciale Mixte de Sécurité.
A en croire un habitant de Ndélé : « l’arrivée des FACA va soulager la population. Ce sera la fête »

En attendant, c’est la psychose dans la ville. Certains membres du FPRC menacent de se désolidariser avec Abdoulaye Issène pour promouvoir la paix. Il serait urgent pour le bureau exécutif du FPRC de convoquer une assemblée générale extraordinaire de crise, les cadres de ce mouvement politico-militaire n’émettent pas sur la même longueur d’onde.

Que va-t-il se passer au retour d’Abdoulaye Issène à Ndélé ? Va-t-il respecter les engagements pris à Bangui lors des discussions avec le premier ministre en présence des garants et facilitateurs de l’APPR-RCA ? Autant de questions que se posent des natifs de Bamingui-Bangoran et de Vakaga.

Le leader de la jeunesse de Ndélé, Abdallah Senoussi qui aurait orchestré le départ de l’ancien Préfet et qui est à couteau tiré avec la MINUSCA doit se ressaisir. Ensemble avec des vaillants jeunes sans distinction ethnique, ils doivent organiser des actions de paix et de réconciliation et aussi de se lancer dans la lutte contre la maladie à CORONAVIRUS qui sévit déjà en République Centrafricaine.

Aux dernières nouvelles, les enquêteurs sont déjà à Ndélé.

Husseini Mahamat

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