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Les thématiques retenues pour les assises de la rentrée pastorale 2019-2020 de l’archidiocèse de Bangui touchent aux réalités actuelles en Centrafrique. Dialoguer avec l’autre pour trouver un terrain d’entente est devenu une nécessité. Mais quelles démarches à entreprendre pour aller vers l’autre ? C’est justement l’une des préoccupations phares de cette rencontre inter-religieuse abordée ce jeudi 26 septembre 2019 par l’abbé Philippe Grébalet.
« Dominer la peur et la méfiance pour aller à la rencontre » est le thème que l’abbé Grebalet a décortiqué aux délégués de la « diocésaine » ; l’orateur a pris soin de ne pas blesser les cœurs par ses propos car son approche a touché des aspects sociologique, philosophie et théologique du dialogue. Il existe deux types de peur : la peur animale et la peur psychologique qui se manifeste par une réaction interne et externe.
L’abbé Philippe Grebalet a défini le dialogue comme une forme de relation entre des personnes qui veulent se rencontrer et établir des relations authentiques sans réciproque. La communication de l’abbé Grebalet a permis aux délégués d’être édifiés sur les 4 principales causes de division et de méfiance dans la communauté centrafricaine en ce contexte de crise :
1- Le politique qui a failli dans sa mission de rassembler et qui manque de politique de développement pour répondre aux besoins des populations ;
2- La religion qui utilisée pour étancher une soif désordonnées des politiciens ;
3- L’économie dont les ressources ne profitent qu’à certaines catégories de personnes ;
4- L’impact sur le sujet social comme victime.
Tels sont les grands défis à relever pour parler d’un vrai dialogue intercommunautaire. Mais pour qu’il y ai dialogue, il y’a trois étapes pour faire un mouvement vers l’autre :
1- La préparation, avant d’aller vers l’autre, il faut être dans l’intention de créer la rencontre avec l’autre – créer un espace de disponibilité- mettre de côté les idées préconçues – être dans l’attitude d’ouverture d’esprit (risque – oser – courage)
2- Le processus, avoir la répétitivité (s’ouvrir – permettre – accepter et écouter avec la 3è oreille)- être attentif envers soi – mettre la confiance au centre – la transparence
3- L’expérience, se centrer sur l’instant – le vécu.
Dans cette démarche, il existe aussi quelques dynamismes liés à l’évènement qui provoque la peur et la méfiance, sortir de soi pour aller à la rencontre de l’autre, dialoguer et identifier, accepter la réconciliation et la prudence dans le vivre-ensemble. En d’autres termes il s’agira de donner un nom à cette peur, l’identifier et se mettre en action.
Pour conclure , l’abbé, a choisi quelques numéros de l’Exhortation Post synodale du Pape Benoit 16 pour illustrer son intervention sur les enjeux et la nécessité du dialogue œcuménique en proposant de créer un cercle de réflexion entre catholique et protestants et leurs différentes tendances – et le dialogue interreligieux entre catholique et musulman en poussant la réflexion sur le mariage entre chrétien et musulman. Il exhorte chaque citoyen et croyant à surmonter la PEUR et à tout mettre en œuvre pour créer un espace de dialogue fraternel.
Les dernières conférences thématiques ont lieu ce vendredi 27 septembre 2019 avant la clôture des sessions prévues en fin d’après-midi.
La messe conclusive des assises de la rentrée pastorale sera célébrée dimanche 29 septembre 2019 au cours de laquelle il y’aura des ordinations sacerdotales.
Arsène-Jonathan MOSSEAVO.