Centrafrique : Déclaration du Président du PATRIE, Crépin Mboli-Goumba , à l'ouverture du 3è Conseil Ordinaire du parti KNK

12 Août 2019

Le parti Kwa na Kwa (KNK) de l'ancien président centrafricain, François Bozizé, tient son troisième Conseil National Ordinaire du 12 au 18 Août 2019 à Bangui, la capitale et à Bossangoa, au nord du pays. A l'ouverture des travaux lundi 12 Août 2019 à Bangui, plusieurs chefs des partis politiques ont fait des déclarations de soutien au parti KNK.

Crépin Mboli-Goumba, président du PATRIE, à l'ouverture du 3è Conseil National du parti KNK

La rédaction de LANOCA publie l'intégralité de la déclaration du Président du PATRIE, Crépin Mboli-Goumba , à l'ouverture du 3è Conseil Ordinaire du parti KNK

Monsieur le Président du Comité d'Organisation,
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique du KNK,
Mesdames et Messieurs, vous tous ici rassemblés, pour célébrer cet exercice démocratique qu'est l'organisation d'un Congrès, d'un Conseil, en vos différents rangs, grades et qualités,

Monsieur le Secrétaire Général,
Je voudrais d'abord transmettre à votre parti, les salutations patriotiques ainsi que les compliments chaleureux de mon parti, le PATRIE, à l'occasion des assises du troisième Conseil National Ordinaire du Kwa Na Kwa.
L'histoire chargée de votre parti, ces cinq dernières années, est, pour nous tous, à la fois, une source d'inspiration et une instruction politique.
L'exercice du pouvoir avait fait émerger des militants qui juraient leurs grands dieux de rester fidèles au parti et à son chef, le Général Bozizé.
C'était l'époque de l'affluence dans la maison orange.
La perte du pouvoir fût un moment de reflux, où les fameux militants d'hier, si excessifs, outranciers à souhait, ont viré de cuti et déserté la maison orange, préférant les horizons bleus azur du nouveau pouvoir.

Rappelez-vous de Pierre, face aux sombres prédictions de Jésus. Et Pierre renia Jésus trois fois avant le lever du jour!
Je voudrais donc saluer la loyauté de ceux qui sont restés fidèles à leur parti, le KNK, et à son chef, le Général François Bozizé.
J'ai une pensée pour l'homme, et la solitude qui doit être la sienne, éloigné des siens et de son pays.
J'ai combattu le Général Bozizé et le KNK. Et le Général Bozizé m'a combattu.
Mais jamais, malgré l'âpreté du combat politique, les liens ont été rompus.
A ce sujet, je voudrais d'ailleurs partager une anecdote.
En Octobre 2010, Vice-président de la Commission Electorale Indépendante, pour le compte de l'opposition, j'avais dû démissionner, pour être en accord avec moi-même. Lorsque le Général Bozizé se succéda à lui-même en 2011, je reçu dans les minutes qui ont suivi, un appel de lui. Il souhaite manifestement que je le félicite. Je lui ai dit "félicitations monsieur le Président".
Voilà pourquoi, je souhaite qu'il rentre dans son pays.
La leçon éternelle à tirer, c'est que nos pourfendeurs d'aujourd'hui, ceux qui nous dénigrent à longueur de journée, obligés qu'ils se croient, de justifier leur pitance, sont les traîtres de demain.
Oui, il diront que le Président Touadéra ne les écoutait pas.
Ils chercheront, toute honte bue, à intégrer le nouveau pouvoir.

Monsieur le Secrétaire Général,

La tenue de vos assises m'offre l'opportunité de parler, avec gravité, de notre destin commun, en tant que Peuple, et des proches perspectives.
D'ici un peu plus d'un an, le Peuple souverain accordera un nouveau bail à l'un de ses fils ou l'une de ses filles, pour diriger une nation, qui n'en a jamais vraiment été une, amputée, a genou, humiliée.
Trois années d'une gouvernance chaotique aura poussé cette nation en construction vers l'abîme.
Je ne vous ferai pas l'offense de rappeler les chiffres et les faits: vous les connaissez autant que moi, sinon davantage.
Le constat que je peux faire, avec lucidité, c'est que le prochain rendez-vous électoral sera celui de la sauvegarde de l'âme de ce Peuple.
Comme jamais auparavant, la RCA est en train de nous échapper.
Des milliers d'hectares de nos terres sont bradées chaque jour, les ressources naturelles sont spoliées, nos populations rurales empoisonnées au mercure, l'éducation nationale en ruine, bref, toutes les conditions sont réunies pour que notre pays, qui était déjà mal classée, devienne le lieu de convergence de toutes les mafias.
Mes contacts permanents avec le pays réel m'ont permis de comprendre à quel point nous avons trahi l'espérance populaire.
Voilà pourquoi, nous devons changer le cours de notre histoire, en laissant de côté l'égoïsme.
A l'issue des élections générales, il y' aura un nouveau Président de la république.

Je ne suis pas assez altruiste pour ne pas souhaiter que ce soit moi, le prochain Président de la République. Mais je ne suis pas assez nombriliste pour ne pas concevoir que ça puisse être quelqu'un d'autre. Ce qui importe, c'est que les idées auxquelles nous croyons arrivent au pouvoir, pour transformer la société.
En tous les cas, ce Président ne disposera pas de majorité parlementaire et ne pourra pas légalement aller faire ses emplettes aux députés, comme c'est le cas actuellement où un député coûte 1 000 000 FCFA.

Le PATRIE travaillera avec tous ceux qui partagent la même détermination à tourner la page, la même ambition à construire une nation forte, avec une armée puissante, des grandes écoles pour former les élites dont elle a besoin.
Bref, une nation prêchant lanapix mais prête à faire la guerre, prompte à châtier les fauteurs de trouble.
C'est à cette œuvre que je vous invite tous.

Plein succès à vos assises

Crédit photo : service communication KNK