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29 Janvier 2019 ( LANOCA) - Les pourparlers entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés enclenchés le 24 janvier 2019 dans la capitale soudanaise, sont rentrés dans sa phase cruciale quant au compromis pour la signature de l’Accord de Paix.

Pourquoi exiger une amnistie en faveur des leaders des groupes alors que les accords du Forum de Bangui de mai  2015 prohibé cela ?  Selon les groupes armés, l’arrêt des hostilités, le retour à la paix, le DDRR et la réconciliation nationale ne pourront venir que si l’amnistie leur est accordée. Un point qui bloque encore l’avancement des pourparlers de Khartoum, car, il semble que le gouvernement n’admet pas encore cette hypothèse. Le chef de l’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadéra a maintes fois souligné que les conclusions du dialogue de Khartoum doivent tenir compte de la Constitution et des accords du Forum National de Bangui.

Ce qui sur avant d’aller à Khartoum, des chefs des groupes armés ce sont concertés de là où ils se trouvent pour avoir un point de vue commun sur cette problématique de leur Amnistie. Certains disent qu’il faut une amnistie en faveur des groupes armés pour  restaurer progressivement  la paix en Centrafrique. Pour Abakar Sabone, conseiller politique du FPRC et porte-parole de circonstance, dans un entretien accordé à la presse pense que « la question d’amnistie reste très sensible ».Selon lui, « La paix n’a pas de prix et il faut tenir compte des populations qui souffrent. Il faut des sacrifices. Si nous voulons la paix, nous devons amnistier certaines personnes et aller au pardon et à la réconciliation nationale. Cela n’est pas une insulte à la mémoire des victimes mais c’est pour sauver ce qui reste ».

Le peuple aspire à la paix et au vivre-ensemble sans distinction de sexe, de religion et de culture. Le dialogue tant souhaité doit déboucher sur une entente cordiale où chaque partie impliquée doit être mise devant le fait accompli.

Ce préalable des leaders des groupes armés à Khartoum sur l'amnistie risque de bloquer de bonnes intentions qui vont conduire à une cogestion par la mise en place d’un comité de suivi des recommandations de Khartoum comme l’a souligné Abakar Sabone.

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Une vue des représentants du gouvernement centrafricain au dialogue de Khartoum

Le gouvernement, pour le moment doit résoudre une équation difficile suite à ces exigences des groupes politico-militaires. Amnistier pour aller vers la paix, le DDRR et la réconciliation nationale ou rejeter l’offre pour faire la guerre, une guerre difficile avec une armée qui n’est pas en mesure de se procurer des armes pour défendre la patrie. A Bangui, des organisations de la société civile et les populations ont marché pacifiquement lundi 28 janvier 2019 pour exiger la levée totale de l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine.  Le peuple est donc fatigué des crises à répétition qui ne finissent pas.  Chaque citoyen de Centrafrique veut vivre en paix dans la diversité religieuse et culturelle.

Les discussions se poursuivent à huis-clos entre le gouvernement et les groupes armés. Les pourparlers de Khartoum sont sensés prendre fin le 31 janvier 2019 par une déclaration commune des différentes parties prenantes.

Husseini Mahamat

 

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