Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

La Conférence Episcopale Centrafricaine (CECA) s'est expliquée ce lundi 26 novembre 2018 sur les crimes dieux et la catastrophe humanitaire survenus en ce mois de novembre 2018 dans les villes de Batangafo (nord) et à Alindao (Est). Une conférence de presse a été organisée à cet effet , à l’archevêché de Bangui, en présence de 4 évêques et de nombreuses personnalités politiques, religieuses et religieux ainsi que des fidèles laïcs conviés pour la circonstance.
Les récents évènements d’Alindao qui ont lieu le 14 novembre 2018 auxquels deux prêtres ont été assassinés ainsi que plusieurs autres personnes qui étaient sur le site des déplacés de l’église catholique ont débordé le vase : « Trop c’est trop » s’est exclamé le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, président de la CECA.
Pourquoi l’église catholique est toujours la cible des groupes armés ? A cette question, l’évêque de Bossangoa Mgr Nestor Désiré Nongo Aziagbia a tenté de répondre : des chefs des ex seleka qu’il a rencontré à Batangafo disent toujours que « les sites des déplacés qui sont sur des paroisses catholiques sont considérés comme des repères des miliciens antibalaka…les prêtres voire les évêques sont des protecteurs des antibalaka et leurs fournisseurs en armes et munitions ». C’est ce qui pourrait justifier le carnage d’Alindao du 14 novembre suite aux assassinats de trois peuhls par des présumés antibalaka qui auraient trouvé refuge dans le camp de déplacés de l’église catholique. Pour le cardinal Nzapalainga qui s’est rendu sur les lieux du 20 au 23 novembre, c’est l’assassinat d’un certain Abakar qui est à l’origine de ce déferlement violent et systématique des éléments de l’UPC.
C’est une catastrophe humanitaire qui s’est produite à Alindao. Des responsabilités incombent au gouvernement centrafricain et à la communauté internationale. Des manipulations au niveau politique où certains leaders soutiennent financièrement les groupes armés qui sont sur le terrain et au niveau géostratégique sous l’impulsion de la France et la Russie.
De nos jours, la République Centrafricaine est un pays où les dirigeants n’ont pas le contrôle. Une grande partie du territoire national est sous la domination des groupes armés. A Alindao, seul le secrétaire de la préfecture est dans la ville.
Face à ces multiples attaques contre l’église catholique, la CECA reste engagée sur le chemin de la vérité et de la justice.
S’agissant des festivités du 1er décembre qui commémore le 60è anniversaire de la proclamation de la République Centrafricaine, le cardinal Nzapalainga a demandé un peu de retenue en exhortant une fois de plus les fidèles catholiques à la prière pour les personnes assassinées et les rescapés des évènements d’Alindao et Batangafo. Selon le prélat, « célébrer la fête du 1er décembre 2018, c’est en quelque sorte une manière de se moquer de la mémoire des victimes ». Il faut s’abstenir pour exprimer notre solidarité aux victimes.
A suivre.

Arsène-Jonathan Mosseavo

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :