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Les acteurs humanitaires en République Centrafricaine ont profité de la célébration en différé de la journée mondiale de l’aide humanitaire, le 25 aout 2021 à Bangui, pour exprimer leur inquiétude quant à la situation actuelle sur le terrain illustrée par des cas de violences sexuelles liées au conflit. Cela doit interpeller les acteurs et les décideurs sur une approche concertée de la réponse humanitaire à apporter aux populations centrafricaines.
C’est un tableau sombre qui est présenté au public le 25 aout 2021, à l’occasion de la célébration en différé de la journée de l’aide humanitaire en Centrafrique.
L’émotion et l’inquiétude semblent prendre le dessus car les partenaires impliqués et le gouvernement centrafricain dépassés par l’ampleur des évènements dans les zones encore sous menaces des groupes armés.
Au début de l’année 2021, les offensives de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et les contre-offensives des Forces de Défense de Sécurité appuyées par les instructeurs militaires russes ont créé une autre situation dans la réponse humanitaire en Centrafrique. Tous les acteurs humanitaires en Centrafrique s’accordent sur le fait que ce conflit a engendré une souffrance insoutenable pour l’ensemble de la population centrafricaine.
Les derniers chiffres des rapports humanitaires sont alarmants : le nombre des personnes déplacées à l’intérieur du pays n’a jamais été aussi élevé depuis 2014 atteignant 691 000 personnes en 2021 et même plus au cours des trois derniers mois. La population qui vit constamment dans la peur des exactions des groupes armées et parfois des forces des FDS et leurs alliés, limitant ainsi leur mobilité et accès aux champs pour cultiver, faire la cueillette et la chasse.
Un environnement dangereux
Dans cet environnement dangereux, la réponse humanitaire est devenue de plus en plus difficile pour les personnes qui sont dans le besoin. Conséquences : la détérioration de la sécurité alimentaire. En avril 2021, la RCA est classée comme le deuxième plus grand pays où le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire critique en Afrique de l’Ouest et du Centre. En juillet 2021, ce chiffre a augmenté de 58% par rapport à avril, atteignant 1 million de personnes en insécurité alimentaire critique. « Les données de surveillance suggèrent qu’en juillet, globalement 2,6 millions de personnes, soit 57% de la population centrafricaine, n’avaient pas assez à manger ».
L’accès aux personnes affectées un défi majeur pour la réponse humanitaire…
Alors que les acteurs humanitaires sont disposés à apporter de l’aide aux populations vulnérables, l’accès aux zones de conflits et aux personnes affectées reste un défi majeur pour la réponse humanitaire. L’accès humanitaire aux zones du nord-ouest (Ouham, Ouham Péndé), et sud-est (Mbomou, Basse-kotto et Haut-Mbomou) est entravé par un conflit ouvert entre les groupes armés, les FDS et leurs alliés, le déplacement des lignes de front et la présence des engins explosifs posés par les belligérants. D’autres facteurs liés au climat s’ajoutent notamment à l’impossibilité d’accéder à certaines localités en saison des pluies.
La violence sexuelle, une autre arme de guerre…
La violence sexuelle liée aux conflits armés a pris une proportion préoccupante pour les acteurs humanitaires. Depuis le début de la crise centrafricaine, la violence sexuelle n’a atteint un tel niveau. Il y’a une augmentation de nombre de cas et d’acteurs dans les zones de conflits. Les responsabilités sont partagées dans ce nouveau phénomène lié aux violences sexuelles en période de conflit.
L’allocation de 4 millions de dollars américain débloqué pour le fonds commun humanitaire afin de soutenir la réponse aux victimes de violences sexuelles liées au conflit, est- elle suffisante pour alléger la souffrance des personnes en détresse ? En attendant, cette somme est un début de solution pour les victimes.
La conférence de presse organisée dans le cadre de la célébration en différée de la journée de l’Aide Humanitaire, le 25 aout 2021 en Centrafrique a été co animée par la Coordonnatrice de l’Action Humanitaire des Nations-Unies en Centrafrique, Denis Brown, du ministre de l’Action Humanitaire, Virginie Baïkoua, et du représentant des plateformes des ONG nationales et Internationales, Hubert Blaise Zaka et Mme Mathilde Lambert
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